"Mon art est d'arter..."

"Mon art est d’arter, le verbe, l’action.
Il est conçu comme une praxis de la vie, de la liberté,
inscrite dans le devenir de l’être humain.
Il est fondé sur une dialectique entre la matière et l’esprit.
Dans cette perspective, arter tend à mettre en relief et en harmonie toutes les potentialités de l’humain et de la matière.

Mon arter est éclectique, hétéroclite, pluriel et singulier à la fois.
Il s’inscrit dans la mouvance des squats artistiques, particulièrement à Paris,
d’où j’extrais trois concepts phares : art global, art contextuel et art nomade.

Mon arter s’insère dans le processus global de complexification,
il s’insurge dans une quête d’individuation pour manifester le symbolique au sein de la société.

Comme mon arter, ce site est une mise en chantier constante des valeurs éthiques et esthétiques, un processus constant de critique et autocritique."

Itinéraire

"Luis Pasina a quitté l’Uruguay –sa terre natale– pour devenir réfugié politique en France, où il vit depuis une vingtaine d’années.
Son itinéraire est double : il s’engage et défend ses idées politiques en Amérique du sud, il réalise des œuvres d’art dans des terrains vagues, des bidonvilles…

Aujourd’hui, il poursuit son œuvre et ses performances dans de nombreux squats parisiens.
Un des sens de son œuvre n’est-il pas de briser certaines des fausses clôtures du concept d’art ? Sa démarche, en effet, tend à dissoudre l’art au profit de l’action, celle-ci étant orientée «vers la découverte, la présentation, l’insurrection de la valeur magique et merveilleuse des éléments naturels. » Luis Pasina est cet artiste-alchimiste, qui à partir de matériaux et éléments naturels : cuivre, zinc, terre, pierre, herbe, poids, gravité, permet la mise en osmose de l’œuvre et du travail avec la vie.

Le tête à tête avec les œuvres de Luis Pasina ne se limite pas à ce que le spectateur perçoit d’emblée, mais fait intervenir tout un fond de souvenirs instinctifs.
En conclusion : nous pouvons ranger Luis Pasina parmi ces artistes à qui l’on applique le label d’« Arte-Povera » en raison du choix qu’ils ont fait « d’actions contingentes éloignées de toute apologie de l’objet » et qui permettent à la vie de devenir un continuel tableau vivant."

Jean Claude Turini